Elias Burnhood - quand on dit qu'il en faut peu pour être heureux

Je ne me souviens de rien. Rien du tout ! Et c'est frustrant, mais en même temps, c'est une sensation délicieuse que d'ignorer qui on a pu être et de se ré-inventer une vie. Dieu m'a donné cette chance... Dieu ! Qu'est-ce que je raconte, depuis quand cette divinité pourrait exister ? Alors qu'on sait ce qu'elle a engendré. Peu importe, la vérité n'en demeure pas moins horripilante. J'ignore tout de ma vie d'antan... comme si ça avait son importance aujourd'hui dans la balance. Je suis celui que j'aurai dû être, peut-être que je ne l'exprime pas d'une manière évidente, mais j'aime ma position, j'aime ma condition, j'aime mon nouveau "moi". La vie... enfin, la mort m'a offert un cadeau en me donnant la possibilité de fouler à nouveau les sols froids et humides d'un samedi pluvieux de la Terre, c'est elle qui m'a donné la possibilité de déverser ma haine sur vous, aujourd'hui. Si vous deviez pointer du bout du doigt une chose quelconque responsable du massacre qu'elle a engendrée, alors pointez la mort ! Car c'est de là que je reviens, et c'est d'elle que je suis né. A nouveau !

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L'être humain me dégoute. Le jour où j'ai ouvert les yeux sur ce monde, une nouvelle fois, je n'étais plus l'innocente petite créature qui braillait et qu'on posait délicatement dans les bras de sa matrice. Non, j'étais loin d'être une frêle chose nue et inconsciente. J'étais un homme neuf, fort et déjà pleinement conscient du parcours qui allait m'attendre. Allez savoir pourquoi, je ne m'en plaindrais jamais. Lorsque j'ai ouvert mes paupières sur la pénombre qui m'enveloppait, ce jour là, sur cet espace ouvert et infini, je me rappelle m'être senti invincible et indestructible. Eh puis, doucement, je me rapelle parfaitement avoir goûté aux joies de la vie immortelle. Je me souviens aussi du choc que les douces lumières eurent sur mes paupières ouvertes et du brasier qui brûlait en moi, je me rapelle surtout de l'odeur du sang que j'humais à peine relever de mon dernier combat. Et puis, j'ai tout de suite réalisé que je n'étais plus humain. Il ne m'a pas fallu longtemps pour comprendre que j'étais revenu d'entre les morts pour pourrir la Terre qui m'avait autrefois donné la vie. Je me rappelle aussi de mes premiers instincts de chasseur, de prédateur et surtout, le goût de la liberté et de l'indépendance. Je ne pourrai jamais oublier les premières semaines passées à déverser toute ma haine dans ces endroits que je redécouvrais d'un oeil nouveau. Moi, vampire... Eux n'étaient plus rien. L'humain n'était qu'une invention pitoyable de celui qu'ils nommaient "Dieu" pour nous prouver notre supériorité, et Dieu qu'elle était bonne et savoureuse. Mes muscles surdéveloppés, mon charme surdimensionné et mes sens surévolués, j'étais le maître de mon monde, et ce monde là serait bientôt le seul que je foulerai...



Los Angeles. Terre d'asile de bon nombres d'entre vous, terre de reccueil de bon nombre des miens. Pourquoi donc avais-je décidé d'y mettre les pieds ? Je ne pourrai vraiment le dire, mais j'étais là. J'étais en chasse et la ville m'offrait sur un plateau d'argent du sang à ne plus en demander, je me goinfrais de l'homme, de la femme, je n'avais aucune limite. Le sexe n'avait d'importance, j'aimais torturer mes victimes, j'adorais usé de mes charmes sur eux. J'adorais me tapper des sportifs bodybuildés et les torturés en saictionnant chacun de leur membres l'un après l'autre alors qu'il regardait la scène d'un oeil horrifié. J'adorais carressé les douces courbes offrantes des femmes en déversant en elle toute ma rage avant de les mordres sans condition. J'étais un prédateur, un être sans coeur et sans regret. Je n'avais aucun remords et ma condition me plaisait tellement. Los Angeles était pour moi un nouveau terrain de jeu et j'étais en position de force. Je ne connaissais encore personne et personne ne me connaissait, j'étais le nouveau venu en ville et j'étais prêt à les faire souffrir. J'avais parcouru en 12 plusieurs villes du pays, j'avais fait du voyage et j'avais de l'expérience. J'étais un tueur sans scrupules et je le resterai toute ma vie... ou ma mort, comme vous le voulez. Si je vous parle de tout ça, c'est parce qu'aujourd'hui, je foule de mes pieds nus un nouveau paysage, de mes yeux bleux ciels, je pointe l'horizon et le coucher de soleil un rictus démoniaque au coin de mes lèvres. Je suis au dessus de toutes les lois, je n'ai plus aucune limite. Le vent frôle mon torse nu gentiment en me souhaitant la bienvenue à sa façon, mes jambes, à moitié dénudées par les déchirures de mon jean délavé, avancent avec sérénitude. Vous êtes mes esclaves, ne l'oubliez jamais. La ville m'offre le plus délicieux des terrains de jeu que je n'ai jamais connu... Humains, me voila en ville, moi, la 11ème plaie d'Egypte !

TU TE RECONNAITRAS