Pourquoi?...[pv Bella]

Je l'étais vraiment. J'étais vraiment désolée. Mes paroles ne vaudraient jamais tout le désespoir qu'avait ressenti Renesmée durant ses années sans moi, mais j'étais vraiment désolée et je voulais qu'elle me pardonne. Je sentais au fond de moi, qu'il ne restait qu'une petite flamme en moi qui croyait cela possible. Et j'en eus la confirmation quand Renesmée m'attrapa par le bras et que je vis toutes ses images. Elle me les montrait comme si ce n'était plus rien pour elle. Sa naissance, son premier contact avec elle, nos soirées passées ensemble, nos sorties. Elle n'avait jeté tout cela à la figure comme si je n'existais plus pour elle et que tout était ma faute. La dernière image que je vis avant qu'elle ne me lâche avait une certaine importance dans ma perte à la course au pardon.

Je la voyais encore, cette image, son ressenti. C'était il y a moins de deux ans. Nous étions tous réunis à Forks, y compris Renée, ma mère et Phil, mon beau-père. Charlie nous avait quitté une semaine plus tôt, et nous étions en train de lui dire nos derniers adieux. Toute la famille Cullen s'était caché sous des attraits vieillots, des rides, des cheveux blancs, des kilos en trop. Les modificateurs aussi étaient là. Moi, je m'étais cachée entre les arbres et seuls ceux qui avaient un odorat développé avait connaissance de ma présence. Je voyais tout d'où j'étais mais Renesmée aussi me voyait. Elle me fixait obstinément comme si elle attendait quelque chose. Je savais très bien ce qu'elle attendait, je savais très bien qu'elle ne voulait qu'une chose, c'était se jeter dans mes bras, mais j'en étais incapable, j'étais beaucoup trop faible, surtout que la mort de mon père n'arrangeait pas les choses. Elle attendit la fin de la cérémonie avec impatience, elle voulait seulement me voir de prêt, me parler. Mais quand on mit Charlie en terre et que tout le monde commençait à partir, je n'étais déjà plus là. Elle me chercha partout pendant des heures, semant toutes les personnes qui comptaient encore pour elle. Edward et Jacob la cherchèrent partout pendant des heures avant de la retrouver assise à la place où je me trouvais lors de la cérémonie, en train de pleurer sur un médaillon que j'avais laissé là sans le faire exprès.

Cette image m'avait choquée et j'eus autant envie qu'elle de pleurer. Mais je n'étais pas partie bien loin, et je n'étais pas vraiment partie pour l'éviter elle, mais plutôt parce que j'avais besoin d'être seule. J'avais perdu mon père après tout, mais ça elle ne l'avait pas compris, ce qu'elle avait compris c'était que je l'avais abandonné et que je ne voulais plus la revoir, ni l'aimer. Mais j'étais revenue, plus tard, la nuit tombée, sur la tombe de mon père et je lui avais fait de vrais adieux. J'avais espéré que Renesmée était encore là. Mais elle était partie, et je trouvais en cela, un signe en plus pour que je sois forte et pour que je n'abandonne pas ma nouvelle patrie pour elle.

J'étais appuyée contre le mur et mes doigts agrippaient les briques pour me retenir. J'essayais de me relever, mais j'en eus pas le courage et mes jambes se dérobèrent sous mon poids. Elle me jeta des paroles atroces à la figure, et j'eus encore plus mal. Je me repliais alors en position de fœtus contre le mur et fermai les yeux pour ne pas pleurer.

▬ Désolé !? Tu es simplement désolé ? Tu ne peux pas savoir ce que j'ai souffert durant 3 ans ! Ce que j'ai pensé ! Je me sentais coupable de que tu sois partie, je pensais que j'en étais la cause. Je n'ai même pas valu un «Au revoir» un seul mot ou encore un «je t'aime» ! Non...L'ignorance totale ! Je n'ai jamais valu que tu réponde à mes messages, je n'ai jamais eu de nouvelles ! Je n'ai jamais eu la chance de savoir pourquoi tu étais partie ! Est-ce que tu te rends compte de tout cela !? Non ! Probablement pas !

Elle était enragée. Je la craignais plus que je ne craignais quelqu'un d'autre. Elle me faisait mal à l'intérieur comme je lui avais fait mal. Mais la douleur était encore plus tordante. J'étais sûre que j'avais encore plus mal qu'elle. Pourquoi ? Pourquoi aurais-je plus mal qu'elle alors que c'est moi qui l'aie abandonnée ? Simplement parce que j'avais déjà mal de lui avoir fait cela et que ses paroles ne faisaient qu'amplifier la douleur, alors que SA douleur, la sienne, n'était que causée par moi et rien d'autre. Elle avait mal aussi, d'accord, mais elle n'avait pas à me faire ça. Maintenant j'avais deux solutions, soit je m'expliquai, soit je devais l'écarter de mon chemin. J'aurais été capable des deux dans une situation normale, mais là, je trouvais le fait de lui faire du mal, plus facile que de m'en faire en plus. Je semblais égoïste et je l'étais peut-être. Mais je souffrais tellement que j'aurais envie de m'enfoncer un poignard dans le cœur et de ne brûler vive. Je levai alors le visage, serrai les poings et la regardai d'une façon dont je ne l'ai jamais regardé. La fureur faisait partie de moi, mais c'était elle qui m'y avait poussée. Je n'avais jamais été comme cela, pas même avec Innocence. Elle, ma propre fille, m'avait poussée à devenir celle que je ne suis pas. Je la regardai d'un regard que tout le monde redouterait. Et je sentis un semblant de peur monter en elle. J'attendis qu'elle me craigne encore plus et je lui jetai à la figure tout ce que j'avais à lui dire =

Les larmes atteignirent mes yeux sans que je ne pus contrôler quoi que se soit. Je ne pensais pas tout ce que je disais. Je ne voulais surtout pas sortir de sa vie. Elle était tout ce qui comptait le plus pour moi, elle était ma fille, ma chair, l'âme de mon âme et tout ce que j'ai toujours désiré. Je me calmai, desserrai lentement les poings, rebaissai la tête et dis beaucoup plus calmement =

▬ Je regrette vraiment tous mes actes, mais si tu ne veux pas me pardonner, il ne me servira à rien de rester ni même d'essayer de trouver un moyen de t'expliquer sans risquer ma vie. Tu es, et resteras, tout ce qui aura toujours compté pour moi, et tout ce que j'ai fait, c'est pour te protéger, même si tu ne le vois pas sous cet œil là ...

Mes paroles restèrent en suspens ... Et Renesmée avait reculé d'un pas ...