Buy it, It's yours [PV.ESMÉ]

Depuis que nous étions revenu à la ville des Anges, il me semblait avoir retrouvé une nouvelle vie. Je ne pouvais reprocher à Carlisle de m'avoir emmenée avec lui à New York. De toute manière, je n'aurais jamais pu vivre sans lui. Mais ma vie loin de mes enfants m'avaient paru longue, pénible, ennuyeuse... et totalement déprimante. Seules les soirées passées dans les bras de mon époux resteraient des souvenirs agréables. Certes, aller à la capitale du pays nous avait permis de faire diverses rencontres, certaines plus intéressantes que d'autres, mais personne ne pouvait remplacer dans mon coeur ceux que j'avais perdu. Et voilà ! Voilà qu'aujourdh'ui, nous sommes de retour, après plusieurs années d'absence ! La vie me semblait à nouveau prête à rayonner de milles feux. Une légère musique en guise de fond, je tournoyais à travers les pièces vides de la villa à la recherche de la moindre poussière à nettoyer. Mes gestes rapides et souples - bien que moins impressionnants que ceux d'Alice - me menaient avec un silence parfait jusque dans le salon. Je n'osais imaginer ce que mes enfants auraient dis en me voyant me mouvoir de la sorte. Surement auraient-ils exploser de rire, eux qui avaient tellement l'habitude de me voir calme et immobile. Mais qu'importe ? J'étais aujourd'hui heureuse, et j'aurais pu l'hurler à la Terre entière s'il le fallait. Mais alors même que la musique s'arrêtai pour entamer un de mes morceaux favoris, je remarquais avec stupeur qu'un objet manquait à l'appel. Dans un souffle, je me retrouvais devant un meuble en bois Louis XIV. Mais ce n'était pas tant le meuble en lui même qui me préoccupait, c'était au contraire l'objet qui se trouvait dessus. Ou du moins qui aurait du s'y trouver. Un bout de verre vint attirer mon regard. Alors que je le portais à mes yeux, semblable à une experte de ces séries que les humains aimaient tant, je me rendis compte de la mort de mon vase favoris. Et une seule personne pouvait le briser sans m'en parler.

– Emmett !

Mon fils était, certes, le moins « délicat » de la famille, mais ce n'était pas une raison pour mettre sans-dessus-dessous notre maison durant notre absence. Surtout que je n'osais même pas imaginer comment il avait pu réussir à briser ce vase. Quoique heureusement pour moi, il avait préféré celui-ci à celui que Carlisle m'avait offert pour nos 28 ans de mariage. Vase qui, maintenant que j'y pensais, avait survie bien plus longtemps que tous les autres que j'ai pu avoir. Respirant inutilement, je décidais finalement que cette découverte serait une bonne occasion pour aller faire un tour au centre commerciale. Je sortis donc de la villa - éteignant au passage la chaine stéréo d'Edward - et me précipitais dans la voiture offerte par Carlisle pour aller en ville.


J'avais déjà passé plusieurs magasins en revue, puis m'était finalement laissé tenté par les magasins de beauté. J'avais déjà acheté de nombreux habits à mes enfants lors de mon séjour à New-York, mais voir de si beaux habits sans les acheter aurait presque pu être considéré comme un crime. Tiens, Alice déteindrait-elle sur moi ? Je devrais en parler à Carlisle. C'est en sortant d'un magasin où je venais d'acheter une magnifique chemise et un jean à mon mari - lequel j'imaginais sans peine dedans - que je sentis un regard psoé sur moi. Instinctivement, mon corps s'arrêta et mes sens s'alertèrent. Pourquoi étais-je dans un tel état, sans même encore connaître l'identité de cette personne ? L'odeur qui me parvint me répondit immédiatement. Une vampire. Et pas des moindres. Je ne l'avais croisé qu'en de rares occasions, mais c'était suffisant pour dire que je ne l'aimais pas. Non, je la haïssais même. Surtout lorsque l'on connaissait les relations détestables qu'elle entretenait avec mon mari. Je me remémorais la rencontre qu'il m'vait raconté - que je lui avait forcé de me raconter, voyant bien que quelque chose occupait son esprit - et où cette folle avait failli le faire cèder, le plongeant dans une flaque de sang humain. Je retins un grognement tandis que je me retournais pour lui faire face. Bien sûr, elle n'avait pas changé et était d'une beauté à comper le souffle. Détestable.

– Mademoiselle Wright, si je me souviens bien ?

Je devais rester calme et polie, et ce malgré l'envie qui me tenaillait le ventre que de lui sauter dessus. Personne ne touchait à MON Carlisle. Les humains autour de moi me semblaient ne pas exister. Seule l'autre vampire occupait toute mon attention. Mes yeux lui envoyaient des éclairs. D'ordinaire, cet état de haine envers quelqu'un m'était aisément facile à contrôler et cacher. Mais il semblait que s'en était une toute autre histoire avec elle. Je me rappelais soudain les mise en garde de Carlisle à son égard. Me méfier de cette femme signifiait dans l'esprit de mon mari fuire dès que mon chemin croiserait sa route. Eh ! quoi ? Fuire devant cette vampire ? Surement pas ! Pas après ce qu'elle avait fait endurer à ceux que j'aimais ! La louve qui règnait en moi - protectrice de sa meute et ennemie mortelle de ses ennemis - se réveilla comme jamais.

– La dernière fois que j'entendis parler de vous, c'était après une visite à la bibliothèque, je crois. Autant dire que je ne pensais pas vous revoir de si tôt...

Et comment ! Elle avait manqué de tuer mon époux ! Cependant, les trois ans où nous ne l'avions pas vu me semblèrent à présent trop courts. Je suis persuadée que Jacob mangerait du vampire si je le lui faisais griller en brochette. Idée à méditer.